Mathieu Glorian
Brasseur à Gavrelle
Brasserie Paysanne de l’Artois

Photo Mathieu

Interview réalisée le 30 juin 2016 à la brasserie

Peux-tu nous présenter ton parcours / ta motivation ?

J’ai fait des études en agriculture et j’ai fait un stage en 1° année dans une ferme laitière qui m’a donné le coup de foudre pour le métier de paysan. Pour moi le meilleur moyen d’être écolo, c’était d’être paysan ! J’ai donc orienté mes études pour faire ce projet. J’ai ensuite travaillé dans un parc naturel régional puis cherché à m’installer dans un projet collectif qui est tombé à l’eau. J’ai travaillé pendant quelques années pour la confédération paysanne où j’ai rencontré François. En 2009, il a fait savoir qu’il cherchait un repreneur et je me suis présenté ! J’ai démarré la brasserie en 2013.


Pourquoi le choix de l’agriculture paysanne ?

J’y ai été conditionné ! De par mes études, j’ai bien compris les tenants et les aboutissants de l’agriculture.
J’ai toujours été sensible à la dimension sociale / emploi. Pour moi l’entrée est d’abord sociale, humaine avant d’être environnementale.


Pourquoi es-tu venu à Al’terre Circuit ? Qu’est ce que ça t’apporte ?

J’y suis venu d’abord en tant que consommateur. En 2004, j’ai passé 8 mois à la maison des paysans puis j’y ai été salarié à partir de 2006. C’était le moment du démarrage d’Al’terre circuit et ça m’a paru naturel d’adhérer à la démarche en tant que consommateur. Acheter des produits locaux, de qualité, et dont on connaît les producteurs avec lesquels on peut dialoguer. Et puis j’ai rencontré des gens sympas.


Quels sont les produits que tu proposes à Al’terre Circuit ?

Pour l’instant, je ne vends que de la bière blonde mais je cherche à me diversifier. Dès l’an prochain, je devrais avoir de la bière brune et de l’ambrée.
Actuellement, pour mon démarrage, ce débouché est significatif mais à terme, ça devrait devenir une toute petite part de mes ventes.


Quels sont tes projets ? Comment vois-tu l’avenir ?

En fait, je voudrais pouvoir gagner ma vie de mon activité de paysan ce qui n’est pas le cas pour l’instant (je n’ai pas encore tiré de salaire de cette activité). Là, je sors de couveuse et je m’installe en septembre. Je récupère 4,5 ha de la ferme de François Théry pour pouvoir devenir officiellement agriculteur, demander des aides à l’installation et demander des prêts à la banque pour passer d’une « pico-brasserie » à une « micro-brasserie » pour produire environ 50 000 L par an. L’objectif est de pouvoir créer un emploi autre que le mien à temps partiel.
D’ici le départ en retraite de François, on travaillera ensemble de plus en plus sur la ferme. La situation saine de la structure permet d’y envisager plein de projets…